Ce roman n'a que 75 pages mais l'essentiel est dit à travers l'écriture de Schmitt. Il montre les tristes réalités du monde et que bien souvent, les personnes les plus simples sont les plus passionnantes à côtoyer. Ces personnes connaissent les vraies priorités à avoir dans une vie et ne font pas attention au monde extérieur qui tente de les opprimer. Quelques petits extraits ici :
« - C'est fou, monsieur Ibrahim, comme les vitrines de riches sont pauvres.Y a rien là-dedans.
- C'est ça, le luxe, Momo, rien dans la vitrine, rien dans le magasin, tout dans le prix. » (p.32)
« Avec monsieur Ibrahim, je me rendais compte que les juifs, les musulmans et même les chrétiens, ils avaient eu plein de grands hommes en commun avant de se taper sur la gueule. Ça ne me regardait pas, mais ça me faisait du bien. » (p.44)
« - Ouh, là, Momo, on est chez les riches : regarde, il y a des poubelles.
- Eh bien quoi, les poubelles ?
- Lorsque tu veux savoir si tu es dans un endroit riche ou pauvre, tu regardes les poubelles. Si tu ne vois ni ordures ni poubelles, c'est très riche. Si tu vois des poubelles et pas d'ordures, c'est riche. Si tu vois des ordures à côté des poubelles, c'est ni riche ni pauvre : c'est touristique. Si tu vois les ordures sans les poubelles, c'est pauvre. Et si les gens habitent dans les ordures, c'est très très pauvre. Ici c'est riche.
- Ben oui, c'est la Suisse !
- Ah non, pas l'autoroute, Momo, pas l'autoroute. Les autoroutes, ça dit : passez, y a rien à voir. C'est pour les imbéciles qui veulent aller plus vite d'un point à l'autre. Nous, on fait pas de la géométrie, on voyage. Trouve-moi de jolis petits chemins qui montrent bien tout ce qu'il y a à voir. » (p.60-61)
C'est tout pour aujourd'hui, achetez ce livre, il en vaut la peine. oops! J'ai failli oublier de vous donner le nom complet de l'auteur : Eric-Emmanuel SCHMITT. Voilà, bonne journée !
